Ladoo Bai

Née dans les années 1960 dans le Maharashtra

 

Ladoo Bai, 2015, Bhopal, Inde
Photo Hervé Perdriolle

Ladoo Baï est née dans les années 60 dans le district de Jhabua, État du Madhya Pradesh, au coeur de l’Inde. Comme Jangarh Singh Shyam, elle a été découverte par Jagdish Swaminathan lors de ses tournées de recherche à travers les districts tribaux du Madhya Pradesh. Sa peinture célèbre la faune et la flore à travers un enchevêtrement de représentations aux couleurs vives, manifestations de l’énergie primale. L’être humain apparaît dans ses tableaux comme en transe, participant à une danse cosmique. Les sujets s’inscrivent sur la toile comme les interprètes d’un opéra, d’une ode à la nature. L’anthropomorphisme fait de l’homme un animal, de l’animal un végétal. L’effet de son orchestration picturale communique une plénitude, celle du pouvoir de régénération.

 

« Ladoo Baï se complaît dans une asymétrie dynamique entre certains détails raffinés et d’autres délibérément laissés inachevés, en friche, en devenir », écrit Ranjit Hoskote dans Now that the trees have spoken (Pundole Art Gallery, Mumbai, 2009). Beaucoup de ses peintures sont composées autour du thème de la danse, celle des cerfs et des antilopes, celle des déesses, des arbres et des hérons, des serpents et des chasseurs, des tortues et des cavaliers. Certaines formes qui la fascinent remontent à l’âge de pierre tardif. Des silhouettes similaires se trouvent, par exemple, dans les grottes Bhimbetka en Inde centrale. La persistance de ces représentations dans le travail de Ladoo Baï, dérive autant d’une continuité généalogique attribuée à l’imagerie rituelle que de sa perception des rapports actuels de l’homme à la nature.

 

On peut voir, sur les pages qui lui sont dédiées dans ce livre, ses toutes premières oeuvres datant du début des années 80 de même que des oeuvres récentes. Le style de Ladoo Baï se différencie des autres artistes de sa tribu, notamment de ceux de Bhuri Baï, par la permanence de l’inachevé.

 

Le travail de Ladoo Baï a fait l’objet de nombreuses expositions tant en Inde qu’à l’étranger.

 

Ladoo Bai, circa 1980, acrylique sur papier 54x70 cm
Collection Antoine de Galbert