Lucia Masu, Identités fragiles

Exposition du 28 février au 31 mars 2019

Vernissage, le jeudi 28 février 2019 à 18h en présence de l’artiste.

Visite commentée par l'artiste, le dimanche 24 mars 2019 à 15h.

Lucia Masu, Objets de la mémoire, 2018-2019, fil cousu sur papier transparent, 29,7 x 21 cm

Le Ganioz Project Space (GPS) présente une exposition personnelle de Lucia Masu. Sous le titre Identités fragiles se déclinent les thématiques de l’identité, de la trace, de la fragilité et de la mémoire qui sont au centre de la démarche de l’artiste. Les procédés et matériaux (papiers, cartons, fils) utilisés dans la conservation et la restauration d’art ont une grande influence sur sa pratique artistique et nourrissent ses réflexions.

 

« Ma pratique artistique est un  espace de réflexion sur l’existence, qui se génère et se régénère dans un dialogue entre matière et métaphore. […]. Dans mes œuvres le corps se décompose et s’agrandit pour permettre l’observation des plis et des pores de la peau; l’agrandissement du sujet et l’observation minutieuse des détails permettent d’atteindre un niveau d’abstraction et une dimension plus « universelle » de l’existence. » explique Lucia Masu.

 

Au Ganioz Project Space (GPS) l’artiste présente deux séries de travaux. Une série de grands dessins d’abord, sous les titres Identités fragiles (2013) et Composition/Décomposition (2018-2019). Réalisés au fusain selon un procédé typique du domaine de la restauration d’art (la technique du poncif) et sur un papier que l’artiste réalise elle-même (papier japon et sachets de thé), ceux-ci évoquent l’impermanence de l’être au monde, l’inconsistance et l’éphémère. La référence à la pratique de la restauration et de la conservation, renvoie aux efforts constants mis en œuvre pour préserver les traces de l’homme et résister à la disparition inéluctable du corps physique. La seconde série intitulée Objets de la mémoire (2018-2019) montre des représentations d’objets cousus au fil blanc sur du papier transparent. Questionnées sur l’objet qu’elles emporteraient si elles devaient quitter leur chez-soi pour ne plus jamais y retourner, plusieurs personnes ont soumis à l’artiste un objet représentatif et intime. Ces objets de la mémoire se présentent comme une prolongation de l’identité de chaque individu. Ils incarnent un vécu et assurent la continuité de la mémoire dans le temps. Le fait qu’ils soient cousus au fil, comme momifiés, les fige, les conserve et les préserve de l’effacement identitaire.

 

Lucia Masu, Composition/Décomposition, 2018-2019, fusain sur papier, 64 x 100 cm

 

Lucia Masu est née à Alghero en Italie en 1973. D’origine italienne, elle vit et travaille à Lausanne. Après des études au département Peinture de l’Académie des Beaux-Arts de Sassari (IT), elle obtient un diplôme de restauratrice d’art à Florence et travaille dans le domaine de la restauration et de la conservation d’art notamment à Londres et en Suisse. Membre de Visarte suisse depuis 2012, son travail est montré régulièrement, et depuis une dizaine d’années, dans des expositions personnelles ou collectives en Italie et en Suisse. Elle effectue actuellement un Master of Arts in Public Spheres MAPS à l’édhéa (anciennement ECAV) de Sierre. ▸ www.luciamasu.com